Qui pourrait imaginer qu’entre la Promenade des Anglais et la mer, à l’extrémité ouest de la Baie des Anges, se glisse aujourd’hui une station d’épuration collectant et traitant l’ensemble des eaux du bassin versant de Nice ?

A travers un marché global de performance, la métropole niçoise a lancé la restructuration complète de cette usine. Le projet concrétise de grandes ambitions en termes environnementaux, avec la production de biogaz, d’énergie solaire et de réemploi de l’eau brute générée par cette infrastructure.

La renommée du front de mer de Nice a été consacré par son classement au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2021. Pour nous, paysagistes, l’enjeu est d’assurer l’intégration paysagère de cette infrastructure industrielle en lui donnant le visage d’un cap forestier. Pour réussir cette composition, nous jouons sur deux fondamentaux paysagers : d’une part la création d’un relief composant une nouvelle géographie ; d’autre part la mise en place d’un couvert boisé abondant. L’ensemble donnera au site une identité de colline boisée avancée sur la mer.

La stratégie végétale mise en place repose sur trois grands principes :

·         La recherche de continuités végétales malgré le morcellement des emprises disponibles

·         La mise en place des « rubans de boisements » développant le thème des lisières et des « forêts galeries ». Cette forme écosystémique est adaptée à la configuration du site en parcelles linéaires et discontinues. Les rubans forestiers offrent des largeurs variables qui se glissent sur les espaces disponibles et relient les espaces entre eux malgré leur disconnexions.

·         La diversité des systèmes végétaux en s’adaptant aux situations : prolongation de l’ambiance « Riviera » sur la façade de la promenade des anglais, création de bosquets méditerranéens, de garrigues calcicoles et de lisère maritimes.